GALERIE LUCY MACKINTOSH ARTISTS SHOWS INFORMATION EVENTS |
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The Tenth Sentiment 10番目の感傷(点・線・面) | ||||||||||||||
Ryota Kuwakubo | ||||||||||||||
Vernissage le jeudi 27 octobre 2011 Ouverture du 28 octobre au 26 novembre 2011 | ||||||||||||||
Texte en français | ||||||||||||||
Une pièce plongée dans le noir. Un petit train électrique équipé d’une lampe LED roule lentement
sur un circuit installé à même le sol. Divers objets – des objets usuels pour la plupart – sont
disposés le long du parcours. À mesure que le train avance, le faisceau de la lampe projette
leur ombre sur les murs, le sol et le plafond. Plus il s’en rapproche, plus les ombres prennent une
ampleur et une épaisseur qui les dissocient de leurs objets référents. Les objets sont agencés de telle sorte que leurs ombres déroulent un paysage illusoire : une forêt, des pylônes haute tension, des ruines, un tunnel, un portail, des jetées, un terrain de jeu, etc. Ces vues, en soi très ordinaires, trouvent une résonance singulière dans l’expérience individuelle et les souvenirs de chaque spectateur. Mais au lieu de simplement représenter des images données, tous les objets entrent dans une composition subtile qui permet à chacun d’entre nous d’établir avec eux un lien sensible. Les éléments de cette installation ne se limitent pas à des « objets » physiques placés le long du circuit électrique : y participent également les sources de lumière et les lignes de la trajectoire de chaque point particulier, les sections transversales des « objets », ainsi que les points de surface qui, en se déplaçant le long des lignes, animent les ombres. Comme dans une lanterne magique, la source lumineuse projette ici les objets qu’elle croise sur son chemin à la manière d’un objectif de caméra. Ces images ont des accents nostalgiques qui semblent éveiller des souvenirs dans l’esprit de chacun d’entre nous. The Tenth Sentiment fait par ailleurs intervenir deux angles de perception distincts : si le spectateur s’en tient aux jeux d’ombres chinoises, il perçoit l’installation comme un système d’immersion visuelle, une sorte de réalité virtuelle ou de caverne qui lui donne l’impression d’être lui-même passager du train. Mais dans la mesure où, parallèlement, le fonctionnement technique de l’installation lui est également donné à voir, il est pleinement conscient du mécanisme à l’oeuvre : ce ne sont jamais que des objets du quotidiens, agencés d’une certaine façon, et éclairés par une source lumineuse mobile. En ce sens, l’installation invite tout à la fois à un point de vue subjectif, à la première personne, et à un point de vue objectif, à la troisième personne. Et le spectateur oscille en permanence entre l’un et l’autre de ces modes. L’installation appelle ainsi un regard différencié et introspectif, qui nous renvoie à nous-mêmes. Et elle nous émerveille d’autant plus qu’elle joue sur un mécanisme d’une simplicité désarmante. copyright photo: Kioku Keizo | ||||||||||||||
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